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Garder mes pleins pouvoirs


Remettre sa clef ou même son trousseau à d'autres est plus fréquent qu'il n'y paraît.

Mon bonheur dépend-il de l'autre, des autres, des regards, des normes, des convenances ou majoritairement de moi-même ?


Une blessure infantile qui peut devenir lourde à porter


Combien s'empêchent de vivre à cause du regard de l'autre, à cause du regard des autres, ou à causes des normes familiales ou sociales. Combien tournent en rond ou voient "leur vie s'effondrer" entre les mains de sphères extérieures à leur pouvoir individuel ? Dans le livre Vaincre la dépendance affective, Sylvie Tenenbaum évoque entre autres combien la dépendance affective a des analogies avec l'addiction, et que dans certains cas, notre joie, notre bonheur, est remis plus ou moins consciemment entre les mains de l'extérieur : "l'amour de notre vie", la famille, le travail, les conventions et les normes sociales, les institutions, nos propres croyances (non pas erronées, mais bien "obsolètes" comme l'exprime David Laroche... ).


Si elle provient souvent de la toute petite enfance, la dépendance affective a de multiples visages et il n'est pas rare d'observer qu'un individu très autonome en amour peut s'avérer dépendant -de l'opinion sociale ou de sa famille par exemple. Mais il n'est pas singulier non plus d'entendre "Qu'est-ce que je vais faire sans elle, elle était toute ma vie !". Le simple "Je ferai tout pour te rendre heureux" témoigne d'une dépendance affective puisque nous ne sommes pas en capacité d'être responsable du bonheur de l'autre, autant qu'il est adulte.

Si la dépendance affective n'engendrait pas systématiquement une relation toxique, un positionnement dysfonctionnel (bonjour Karpman), on pourrait trouver cela "pas si grave", or c'est le cas. Une dépendance affective attirera dans la majorité des cas une relation toxique, basée sur le triangle de Karpman. Ce triangle "dramatique" met en scène systématiquement les individus dans un rôle ou plusieurs rôles à la file entre victime, sauveur et bourreau. On imagine bien que la communication et la relation, basée sur quelconque de ces 3 positions, ne saura être ni épanouissante, ni évolutive.


Tu n'es pas responsable du bonheur des autres. Tu es responsable du tien. Et personne ne peut non plus combler le vide que tu aurais tendance à fuir en toi-même, comme personne ne peut remplacer et combler un être "autre" : qui a un parcours propre -même s'il est identique, qui a d'autres besoins, d'autres visions et d'autres chemins à découvrir que toi-même.


Se responsabiliser ne signifie pas devenir égoïste


Écrivant le précédent paragraphe, je ne suis pas en train d'exprimer que le bien commun n'existe pas ni la générosité ou l'attention portée à autrui. Ce qui est dysfonctionnel, c'est de se centrer sur autrui alors même qu'on ne le fait pas pour soi et/ou qu'on attendrait la même chose de l'extérieur. Ce qui est regrettable, c'est de penser qu'en m'oubliant totalement je vivrai une vie qui a du sens, durant laquelle j'évoluerai et apprendrai autant que faire se peut. Ce qui est dommageable c'est de penser que l'autre sera bien -même si je suis mal, de croire que je nourris une relation vertueuse en donnant plus qu'il ne m'est possible et que l'autre en sera heureux. Cela est dysfonctionnel, regrettable et dommageable dans la mesure où ces comportements induisent une délégation totale (du bien-être, du bonheur, de l'estime de soi, d'une raison de vivre...) à l'extérieur de soi.



Inverser la tendance et cesser la moralisation contradictoire


À l'inverse, si je me suis construit en connaissance de mes traits de caractères, de mes besoins, de mes valeurs et de mes objectifs de vie, alors, je saurai me tourner vers les autres avec une vraie valeur ajoutée à leur apporter. Si je me respecte, que j'apprends à communiquer et poser mes limites, alors je donne aux autres la possibilité de faire de même, donc de se respecter, et d'être "bien". La plupart des grandes traditions parlent de notre responsabilité, et cette civilisation qu'est la nôtre oublie que la 1ère responsabilité qui nous incombe est de subvenir à nos propres besoins, non seulement physiologiques, mais bien sûr affectifs, cognitifs et spirituels également. L'homme se croyant uniquement mammifère se donne le droit de toutes les bassesses, tant qu'il raisonne. N'est-ce pas un peu court ? Serait-ce là une raison de vivre pour l'humanité du 21 ème siècle ?


Est-ce pour ne pas regarder là où nous avons (tous) du travail -à savoir en dedans de soi, que de nombreuses voies s'élèvent pour parler d'altruisme, pour s'insurger contre l'égoïsme effronté des personnes qui entament un travail thérapeutique, ou est-ce par tolérance, respect de la différence de l'autre ? Dans une société qui a inventé le mot "inclusif" on redresse souvent le tort de tout un chacun, l'un parce qu'il ne pense pas comme les institutions, l'autre parce qu'il vit différemment et l'autre encore parce qu'elle est trop "ceci" ou "pas assez cela"... Et si nous commencions par être conscients et responsables de nous-même, dans tous les plans ? Le collectif ne s'en porterait que mieux !



En conclusion...


Il est souvent bien vu de "faire passer les autres avant", de ne pas se considérer comme important. Ce n'est valable que si le choix est fait sciemment, parce qu'en réalité, qui d'autre, pour toi, est plus important que toi-même ? Tu es le seul, la seule, avec qui tu passeras l'intégralité de ta vie. Tu es aussi le ou la seul-e à pouvoir transcender ta vision de toi-même et accéder à un minimum d'amour-propre.

C'est enfin, en quelque sorte, un deuil de l'enfance que la guérison de la dépendance affective nous invite à faire, en adulte qui se respecte et qui est en mesure, à présent, de combler le petit enfant que nous étions et qui a pu souffrir de sa propre traduction du réel. Tes parents ont très probablement fait de leur mieux mais quelque soit la situation et si souffrante a-t'elle pu être : le relais doit être transmis la majorité passée.


Si cet article te bousculait, ce n'est pas le but : j'ai vraiment à cœur que les êtres fassent rencontre avec eux-même pour s'aimer davantage et prendre la place qui est la leur. Qu'ils pensent au collectif avec le cœur plein, non pas vide, et dénués de toute obligation morale ou bien-pensance. Je t'invite à réaliser que le sujet de la dépendance affective ne peut pas se régler "en autonomie" dans un 1er temps. Il nécessite un accompagnement thérapeutique, des outils, des prises de consciences et quelques clefs qui ne sauraient venir de quelqu'un de subjectif.


N'hésite pas à réserver ton créneau d'appel découverte gratuit si tu souhaitais en reparler avec moi sans engagement.


Prend bien soin de qui tu es, car derrière nos blessures, si profondes et intenses soient-elles, ton âme a fondamentalement quelque chose à transmettre au monde : il est temps de savoir quoi !


A très bientôt,


Iris Delarue

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